Le Fantôme de l’Opéra (Andrew Lloyds Webber’s The Phantom of the Opera)

 

Un film de Joel Schumacher

 

D’après l’œuvre littéraire de Gaston Leroux et la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber

 

Avec Gerard Butler, Emmy Rossum, Patrick Wilson, Miranda Richardson, Minnie Driver, Ciaran Hinds, Simon Callox, Jennifer Ellison..

 

Joel Schumacher est un réalisateur étonnant. Après plusieurs œuvres controversées comme 8mm, Le Droit de Tuer, Phone Booth, Chute Libre, il nous propose aujourd’hui un film qui détonne dans sa filmographie, puisqu’il s’agit ici d’une adaptation littéraire mais aussi l’adaptation d’une comédie musicale célèbre, Le Fantôme de l’Opéra.

 

Riche, somptueux, harmonieux, tels sont les adjectifs qui viennent à l’esprit à l’issue de ce film. C’est un film de Joel Schumacher qui n’a rien avoir avec ce qu’il a pu faire précédemment et c’est tant mieux.

 

Andrew Lloyd Webber est pour beaucoup dans la réussite de ce film qui raconte l’histoire du fantôme de l’Opéra de Paris, un homme caché derrière un masque, génie musical qui habite ses entrailles, ses souterrains comme ses toits et ses combles. Il a pris sous son aile inconnue une jeune danseuse et chanteuse, Christine, devenant son ange de la musique. Christine est convoitée par Raoul, jeune homme qu’elle aimait plus jeune. Entre les deux hommes, l’hypnotisme du fantôme et l’amour de Raoul, son cœur balance.

 

L’adaptation de Schumacher est riche, fastueuse, sombre aussi comme l’œuvre de Leroux. Utilisant avec beaucoup de justesse les effets numériques, notamment dans la partie se passant en 1919, Schumacher fait virevolter sa caméra, la laissant s’introduire dans le cœur de l’Opéra, dans ses entrailles grouillantes de monde, de danseurs et danseuses, de musiciens, chanteurs.

 

Grâce à la musique de Webber, puissante, entraînante et à l’interprétation des comédiens, subtile et émouvante, on se plaît à voir ce grand succès des planches porté à l’écran, avec un tel respect de l’œuvre sans pour autant n’être que la copie sans inspiration que l’on aurait pu craindre.

 

Bien au contraire, le film s’inscrit dans une lignée de grandes œuvres classiques, qui rendent hommage à l’art sous toutes ses formes, et laisse avec eux une empreinte forte dans l’histoire du cinéma.

 

Schumacher et Webber ont mis leurs talents respectifs, avec un souci du détail étonnant et impressionnant. Ce que Webber ne pouvait créer sur scène, Schumacher l’a mis en images.

 

Le Fantôme de l’Opéra est actuellement primé trois fois aux Golden Globes (meilleur film, meilleur actrice principale, meilleur chanson « Learn to be lonely ») et pourrait prétendre rafler la mise. Les nominations pour les Oscars n’ont pas encore été annoncées à l’heure de ces lignes mais nul doute que Le Fantôme de l’Opéra raflera quelques nominations également, voire quelques statuettes.

 

Parlons également de l’interprétation des comédiens.

 

Emmy Rossum, jeune débutante à l’écran, illumine de sa présence le film, fragile et déterminée, héroïne romantique comme Leroux l’avait imaginé et aurait aimé la voir.

Gerard Butler, qui interprète le rôle du fantôme, est impressionnant. Caché derrière un masque et un maquillage très réussi, il impose pourtant son regard et sa voix tout au long du film, effrayant et émouvant en même temps. Il donne vie au mythe du fantôme de l’Opéra.

 

Les seconds rôles ne sont pas en reste avec notamment Minnie Driver, surprenante cantatrice capricieuse et jalouse de la jeune Christine.

 

 

Un film qui marquera sans aucun doute la filmographie de Joel Schumacher, qui plaira tant aux amateurs de cinéma, que d’opéra, de théâtre et comédies musicales.

 

Visitez le site du film, et apprenez en plus sur le Fantôme de l’Opéra.

 

 

Le public français étant peu habitué à ce genre de production, profitez de sa présence à l’affiche et allez le voir.

 

 

Arnaud Meunier

15/01/2005